Genèse
La Compagnie du MIRACLE est fondée par Joséphine Hazard et Robin Egloffe en 2020. Réunis par une envie commune de créer un théâtre organique et généreux, le comédien polyvalent est au centre de leur projet.
C’est ainsi qu’ils s’attèlent à l’écriture du Misanthrope à l’Elysée, première pierre à l’édifice. En 2021, Karen Châtaigner rejoint la compagnie afin d’y créer son spectacle Merci Alice ! Autrice de la pièce, elle est également comédienne et accompagnée par Joséphine Hazard à la mise en scène.
Entre questionnements politiques, artistiques et féministes, la compagnie poursuit ainsi son désir d’interroger le monde avec l’énergie de l’humour et la douceur de la poésie. Non dénué d’ironie, son nom donne aussi une idée de la hauteur du rêve qu’ils poursuivent : surgir contre toute attente, dans l’extra-ordinaire, sans que l’on puisse tout à fait expliquer ce qu’il s’est passé.
Joséphine hazard
Faire ses khâgnes n’empêche pas de fouler les planches, une occasion pour Joséphine d’être mise en scène avec C’est ici que je suis et voilà mon corps, un montage de texte de Sarah Kane, sous la direction d’Amélie Chalmey.
Après quelques pérégrinations étudiantes et professionnelles en Irlande et en Allemagne, Joséphine achève un master d’Etudes théâtrales à Paris et forme sa pratique au Studio Muller, avant d’intégrer le COP du Conservatoire de Strasbourg.
À sa sortie en 2017, Joséphine joue au sein de la compagnie La Mesnie H, avec Jacques Bachelier et Emma Massaux. Elle se frotte aux classiques et se plaît à transmettre la beauté, la vie et l’intelligence d’une écriture à un public de tous horizons. Son amour pour la langue n’est pas en reste avec George Tabori, où elle devient tour à tour narratrice, mère, fille et officier nazi dans Un Jour d’été. Elle continue à collaborer avec la compagnie en écrivant Mesdemoiselles Molière, spectacle créé en 2022.
De retour à Paris en 2019, son envie d’écrire et sa soif de jouer l’amènent, avec Robin Egloffe, à fonder la Compagnie du Miracle concrétisant ainsi le désir d’un théâtre de création partagée. Le Misanthrope à l’Elysée est leur première création. Joséphine continue par ailleurs à travailler avec d’autres compagnies comme La Lunette théâtre ou la Compagnie de l’Homme inconnu.
Son travail d’interprète est ponctué d’ateliers avec divers publics : des collégiens qui découvrent le conservatoire, des lycées chargés de remettre le prix Bernard-Marie Koltès, des étudiantes en soins infirmiers qui rencontrent des femmes ayant subi des violences conjugales, des élèves de lycée professionnel…
Animée d’un désir de transmettre et de donner une place au besoin d’expression de chacun, ces ateliers font partie prenante de son travail.
Robin Egloffe
Série S, 15 en math, en physique et en svt. Le post-bac était évident : fac d’Arts du Spectacle !
Il redoublera deux fois sa deuxième année ! La raison est qu’il n’est pas très présent sur les bancs des amphis… mais bien plus souvent sur les planches de théâtres.
Après avoir intégré le Conservatoire de Strasbourg, Robin rejoint rapidement la compagnie Mesnie H sous la direction de Jacques Bachelier, avec qui il jouera deux à trois pièces par an à un rythme effréné durant tout son conservatoire.
Il travaille le répertoire classique avec cette compagnie mais abordera aussi le contemporain avec d’autres et l’improvisation en amateur. Cette dernière pratique sera la passion cachée de Robin : les « vrais » théâtreux se méfiant de cette pratique déviante. Pourtant, c’est aussi grâce à l’improvisation qu’il a pu trouver, plus tard, des réponses artistiques et professionnelles.
Arrivé à Paris en 2018, il intègre le Reactif Théâtre, dirigé par Pascal Castelleta, une compagnie de théâtre forum engagée auprès des populations fragiles. Il aura alors l’occasion de jouer « pour » ou plutôt « avec » des jeunes en difficulté et des prisonniers. Cette puissante expérience, avec un théâtre au service de l’humain, ouvrira encore ses horizons en lui permettant d’envisager un rapport différent au public.
C’est ce rapport qui passionne le plus Robin dans cet art aux multiples branches, qu’il a, pour la plupart, arpentées (classique, contemporain, cabaret, clown, contes…). Le partage, l’échange organique, imprévisible et sublime, Robin arrive à le retrouver dans chacun de ses projets et dans cette compagnie du Miracle tout particulièrement.
Karen ChÂtaigner
Karen Chataîgner est née en Alsace, sa personnalité dynamique la pousse toujours à aller droit au but. À l’âge de 20 ans, elle commence la scène avec l’improvisation théâtrale. Après 8 ans de spectacles, en 2010 elle s’exporte en Belgique et se lance dans les formats improvisés longs : un thème, une heure. Elle y évolue avec différentes compagnies et en parallèle elle se forme avec le CIRA au gestuel et à travers différentes formations au corps en mouvement (Betinna Neuhaus ) et au gestuel burlesque (Jean Claude Cotillard).
En 2012, naît la forte envie de parler avec conviction de sa place de femme et des rapports de domination. Elle se forme alors au jeu dramatique et rencontre lors d’un stage sur les œuvres de Wajdi Mouawad, la comédienne et metteuse en scène Joséphine Hazard. En même temps, elle se lance dans le seule en scène, écrit deux spectacles « Ça pique ! » et « Changez pas trop » et parle librement de sa vie de lesbienne, pour y dénoncer la norme sociale et ses conséquences.
Poussée par son ambition de révéler les inégalités, en 2015 Karen commence à jouer partout où le public se trouve. Ainsi en plus des salles de spectacle, les entreprises, les associations et les organisations, deviennent son terrain de jeu. Le théâtre pour débattre, et parler autrement de ce qui entrave nos libertés. Elle enrichit ainsi sa perception de la société, jusqu’en 2020, à travers la France et la Belgique.
Sa motivation à évoluer son jeu et sa dramaturgie la mène à collaborer avec la sociologue Béatrice Barbusse et l’historienne Florence Carpentier pour écrire et incarner Alice Milliat. La comédienne et accordéoniste Marie Paillat, la rejoint en 2022, et elle propose à Joséphine Hazard de les mettre en scène et à Zoé Robert de réaliser la création lumière. Son nouveau seule en scène « Merci Alice ! » est donc l’ouvrage d’un long travail collectif, historique, théâtral et musical.